LES COSAQUES EN CHAMPAGNE
« Que n'ai-je les accents d'un Gracque,
Pour exciter votre fureur !
Qu'au nom d'un ignoble Cosaque
Tout Français frémisse d'horreur !
Quoi ! par eux le sang et les larmes
Ont arrosé le sol des Francs !
Aux armes ! fils d'Hector, aux armes !
Du nord écrasons les brigands.
Les Cosaques, demi-sauvages,
De l'humanité les fléaux,
Maigres, barbus, anthropophages,
Ne sont couverts que de lambeaux.
Toujours avides de rapines,
Ces tigres, ô ville d'Isis,
Pensent venir sur tes ruines
Fouiller les tombes de tes fils.
Bons habitants des campagnes,
Ces monstres sortis de l'enfer,
Afin d'outrager vos compagnes
Apportent la flamme et le fer.
Vos troupeaux sont en leur puissance,
Vos vins, votre blé et votre or,
Et de vos vierges l'innocence
N'a pu conserver son trésor.
Terre des Gaulois, sois baignée
Du vil sang d'un peuple assassin,
Mais je crois te voir indignée
Le repousser hors de ton sein.
Qu'ils soient privés de sépulture !
Ô France ! que de tes bourreaux
Les corps deviennent-la pâture
Et des vautours et des corbeaux !
Tremble, lâche et perfide engeance,
Dont le crime a marqué les pas !
La main du Dieu de la vengeance
Sonne l'heure de ton trépas.
Quoi ! par toi le sang et les larmes
Ont arrosé le sol des Francs !
Aux armes ! fils d'Hector, aux armes !
Du nord écrasons les brigands.»
Poème anonyme. 1814
(cité in François Frédéric Steenackers, L'Invasion de 1814 dans la Haute-Marne, Paris, Didier & Cie, 1868).
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